Otema est un centre de santé maternelle mais aussi un lieu de reconstructions pour les femmes victimes de violences sexuelles. C’est l’une des missions principales de cet établissement de santé implanté au cœur d’un pays où le viol, utilisé comme arme de guerre, est aussi souvent présent dans la société civile, et ce d’autant plus que ces actes sont longtemps restés impunis de façon générale. Mais les choses évoluent et Otema s’inscrit dans ces changements positifs.

Une « clinique juridique » a été créée en 2020 au sein d’Otema. Ainsi l’hôpital offre, de manière unique dans le Sankuru, un accompagnement des victimes reposant sur 4 piliers : les soins de santé physique, l’accompagnement psychologique, la défense juridique et la réinsertion professionnelle.

Otema collabore avec une brigade de la police locale spécialisée dans l’aide aux victimes de violences et violences sexuelles, et avec un avocat. Les femmes peuvent ainsi porter plainte et obtenir justice, ce qui contribue à leur reconstruction. L’Hôpital Otema propose à celles qui en ont besoin des opérations de réparations physiques, notamment l’opération des fistules, rendues accessibles à toutes grâce à un système de parrainage d’opérations. Un soutien psychologique et des formations professionnelles complètent ce travail de reconstruction holistique et permettent aux femmes bénéficiaires de se réinsérer dans la société et de reprendre leurs vies en main.

Bien que le manque de moyens reste un frein pour tout le monde – la police n’a même pas un vélo pour se rendre sur les lieux des agressions, depuis la création de la clinique juridique, le nombre de victimes déclarées a augmenté. Ces femmes et ces enfants osent parler, ce qui montre que la confiance s’installe. Les victimes savent qu’elles seront écoutées et soignées, et elles ont moins peur. Par ailleurs les agresseurs commencent à comprendre que certaines choses ne sont pas acceptables et porteront à conséquence.